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Libération

Les éclaireurs du capitalisme rôdent à Pyongyang

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Des firmes occidentales se placent en Corée du Nord, en pariant sur une ouverture.
publié le 7 avril 2004 à 0h08

Séoul, envoyé spécial.

Très discrètement, par l'entremise de consultants indépendants, de grandes entreprises occidentales parient sur l'avenir en prospectant discrètement en Corée du Nord et en y développant des affaires. Curieuse posture, à l'heure où la réunification coréenne est loin d'être à l'ordre du jour.

Officines. La société de conseil britannique KABC (Korea Associates Business Consultancy), créée par Tony Mitchell, homme d'affaires honni à Washington pour ses liens avec Pyongyang, a inauguré en 1991 un bureau de représentation dans la capitale nord-coréenne. D'autres sociétés de conseil européennes ont suivi. Comme Libra-Seric-Erigone, joint-venture créé par Philippe de Chabaud-Latour, 44 ans, consultant établi à Séoul. Après sa participation à la Foire de Pyongyang en avril 2001, ce Français y a ouvert une officine. Depuis, il s'y rend presque chaque mois. «Sur place, raconte-t-il, nous avons deux salariés nord-coréens. Et on nous fait confiance. Nous sommes très sollicités car les projets ne manquent pas. A Pyongyang, tout est à faire, à construire ou reconstruire. La ville connaît de sérieuses difficultés. En termes industriels et d'équipement, il y a des perspectives de partenariat avec les sociétés étrangères intéressées. On voit même certains groupes européens ayant raté leur entrée sur le marché sud-coréen tenter une percée en Corée du Nord !»

Si le risque de bousculade à l'aéroport de Pyongyang reste limité, les entrepreneurs étrangers y viennent nombreux. L