Les lentilles étaient presque parfaites. Mais seulement à première vue. De faux verres de contact, copiés sur ceux de deux sociétés américaines, Coopervision et Johnson & Johnson, ont été commercialisés, jusqu'à la fin février, chez les opticiens français. «C'est la première fois que nous sommes confrontés à une contrefaçon à grande échelle d'un produit médical sur le marché français», affirme Jean-Claude Ghislain, directeur de l'évaluation des dispositifs médicaux à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
Non stériles. A l'origine, la réclamation d'un client qui, le 23 février, déplore que ses lentilles de contact n'aient aucun effet correcteur. Une plainte vite suivie par d'autres, répercutées par les opticiens. «Ce taux de réclamation anormal nous a fait penser dans un premier temps à un défaut de fabrication», explique Jean-Claude Ghislain. Après analyse, les laboratoires concernés comprennent qu'il s'agit de contrefaçons. Des copies de deux marques de lentilles (Surevue et Proclear Compatibles). Non stériles, elles n'ont aucun effet correcteur. «Cela présente un risque sérieux, mais, à notre connaissance, il n'y a eu aucune infection grave déclarée», estime Thibaut Mongon, directeur de Johnson & Johnson France.
Les industriels mettent alors en place un numéro vert à l'intention des utilisateurs (Libération du 27 février). Et entreprennent de rapatrier toutes les lentilles suspectes. Rapatriement «toujours en cours», indique-t-on chez Coop