Menu
Libération

Eurotunnel : Maillot à l'assaut de Bercy

Article réservé aux abonnés
Pour sauver le tunnel, le nouveau président réclame une intervention de l'Etat, exclue par Paris.
publié le 9 avril 2004 à 0h10

Nicolas Miguet et Jacques Maillot ? «Soyons sérieux. Cela n'a aucun sens. Ce sont de vrais zozos.» C'était il y a une semaine, un proche du dossier Eurotunnel évacuait d'un revers de main l'hypothèse de leur arrivée aux manettes. Un ton ironique qu'on partageait volontiers dans les couloirs des ministères. Dominique Bussereau, alors secrétaire d'Etat aux Transports, avait publiquement salué l'arrivée dans le dossier de Philippe Bourguignon, candidat de la direction sortante, comme «une bonne nouvelle». Sauf que la «mauvaise» nouvelle, c'est que les «zozos» ont pris le pouvoir d'Eurotunnel, poussés par les petits actionnaires furibards. Exit, donc, Bourguignon. Il va désormais falloir composer avec Miguet et Maillot dans un dossier où les euros se comptent en milliards et qui, selon un député UMP, revêt «une dimension politique indéniable».

Fanfaronner. Une faillite ne ferait pas cesser l'exploitation du tunnel (qui échoirait aux créanciers), mais entraînerait un casse-tête juridique compte tenu de la binationalité du groupe. Elle sonnerait surtout la ruine de 900 000 petits actionnaires français, qui sont aussi des électeurs. Or, si le projet de sauvetage de la direction sortante était bien connu de Bercy, ne sollicitant qu'une aide mesurée de la France (via la SNCF), Jacques Maillot a fait campagne auprès des actionnaires sur sa capacité à engager aussi bien Londres que Paris dans le sauvetage du tunnel. Qu'importe si le traité de Canterbury signé en 1986 par les deux Etats