Grand oral social pour le patron de Sanofi-Synthélabo, Jean-François Dehecq. Hier, il a exposé aux syndicats d'Aventis son projet de fusion avec le laboratoire franco-allemand afin de tenter d'apaiser leurs craintes sur les licenciements qui pourraient en résulter. Depuis le lancement de l'OPA, fin janvier, l'impact social d'une fusion est au coeur des débats : le nouveau groupe compterait 110 000 employés, dont le quart sur le seul sol français, laissant craindre aux salariés de violentes coupes dans les effectifs.
La France. Fidèle à ses habitudes, Jean-François Dehecq a adopté une posture «très gaullienne» pour défendre son projet, selon l'expression d'un syndicaliste, vantant l'importance d'un tel groupe pour la France et assurant que les centres de décision resteraient dans l'Hexagone et en Europe. S'il a admis qu'il y aurait forcément des restructurations, il a promis qu'il n'y aurait «aucun licenciement sec» si son OPA était couronnée de succès. «Nous sommes rassurés s'il tient ce qu'il dit», a indiqué Monique Meyer, de la CFDT. «Il était là pour charmer les organisations syndicales, son discours était très social, tempère Thierry Bodin, de la CGT. Mais il a refusé de s'engager sur des points concrets et notre inquiétude demeure.»
L'accueil presque cordial fait à Dehecq par les syndicats tranche avec leur violent rejet de l'autre soupirant d'Aventis, le suisse Novartis.
Refus. Toutes les organisations ont réaffirmé ces jours-ci leur opposition à l'irruption de ce «cheval