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Libération

Casser les prix, sport national outre-Rhin

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Après l'alimentation et le textile, le hard-discount gagne les services, le luxe et le secteur automobile.
publié le 10 avril 2004 à 0h11

Uta Felgner ne s'est pas encore remise de l'humiliation. La semaine dernière, un client choqué a mis sous le nez de la très distinguée patronne du «Quatre Saisons» un prospectus du discounter Plus proposant un séjour de deux nuits pour 189 euros dans son palace berlinois, entre un lecteur DVD et une barquette de concombres.

Vice-champions. Désormais, tout ou presque se brade outre-Rhin. Avec Lidl, Aldi ou Schlecker, les Allemands étaient déjà leaders en Europe du discount de produits alimentaires et d'entretien. Depuis quelques mois, la tendance s'étend aux voitures, aux ordinateurs, au textile, voire, au segment du luxe. Une étude de l'Institut de recherche sur la consommation (GfK) indique que les Allemands sont, derrière les Polonais, les vice-champions d'Europe de la chasse aux prix bas. A tel point que l'éditorialiste d'un magazine d'oenologie, regrettant l'achat systématique par ses compatriotes de piquette bon marché, traite l'acheteur allemand de «primate du discount», d'«homo sapiens "Aldi-esque"».

Les derniers chiffres de GfK notant un «climat déprimé chez les consommateurs», associés aux matraquages publicitaires des distributeurs sur le thème «l'avarice, c'est cool» (Saturn, une entreprise de vente d'électroménager) ou «je veux du pas cher» (Plus) ont relancé le débat sur l'impact des ristournes à outrance dans une économie en plein marasme. En 2003, Lidl et Aldi ont ouvert 712 nouvelles filiales à eux deux. Dans le même temps, 40 000 commerces de détail faisaient