C'est une discussion d'épicier, mais de haut vol, avec un enjeu de plusieurs milliards d'euros ! D'un côté, le ministère des Finances, de l'autre, les régimes d'assurance vieillesse, la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) et les complémentaires (Agirc pour les cadres, Arrco pour les autres). L'objet : le coût de la réforme des retraites des électriciens et gaziers incluse dans le projet de loi sur le statut des deux entreprises, actuellement au Conseil d'Etat. Les négociations se tendent alors que les agents des deux entreprises se mobilisaient jeudi contre les projets du gouvernement. La réforme prévoit un système très complexe (lire ci-contre), et surtout une compensation, dite soulte, payée par EDF et GDF, pour les régimes de retraite qui devront faire face à des charges importantes.
Avis négatif. L'écart d'estimation est gigantesque. Il est apparu mercredi, lors d'une réunion à Bercy entre les deux parties. D'un côté, le gouvernement propose 8 milliards d'euros, voire moins, pour tous les régimes, d'un autre, la Cnav demande environ 14 milliards ! Jeudi, le conseil d'administration de la Cnav a émis un avis négatif sur la réforme. «L'enjeu est énorme, explique Danièle Karniewicz, présidente (CGC) de la Cnav. Jamais depuis 1946 nous n'avions eu à réaliser une affaire aussi importante. Nous ne pouvons pas prendre le risque de pénaliser nos assurés. Or, ni la loi ni les discussions que nous avons avec Bercy ne nous offrent les garanties indispensables.»
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