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Libération

Les Chinois croquent la tomate transformée française

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Le géant Chalkis prend le contrôle de Conserves de Provence, s'offrant par la même occasion une porte d'entrée sur le marché européen.
publié le 12 avril 2004 à 0h12

Pékin, de notre correspondant.

Les Chinois débarquent là où on ne les attendait pas : dans les conserves françaises. Le géant chinois de la transformation de tomates, Chalkis, a pris le contrôle majoritaire, pour 7 millions d'euros, de Conserves de Provence. La coopérative agricole Le Cabanon, ex-propriétaire, gardera 45 % de la société, dont le dirigeant de Chalkis, Liu Yi, devient le nouveau président.

Les investissements chinois à l'étranger sont encore rares, et celui-ci est d'autant moins banal que Chalkis est une filiale d'un énorme conglomérat qui constitue le fer de lance économique et militaire de la Chine dans la province occidentale du Xinjiang. Le «Corps de production et de construction du Xinjiang» (XPCC) est un véritable Etat dans l'Etat aux marches de l'empire, avec ses pouvoirs de police et de justice, dont les dirigeants ont des grades militaires.

En prenant le contrôle du leader français de la tomate transformée, Chalkis, numéro deux mondial selon ses dirigeants, s'offre à peu de frais une porte d'entrée dans le marché de l'Union européenne. Selon les termes de l'accord, la société française importera les tomates chinoises transformées, et les conditionnera pour les vendre dans toute l'Europe. Dans un premier temps, a-t-il été précisé, la production chinoise représentera les deux tiers de l'activité de Conserves de Provence, puis cette part augmentera progressivement. Pendant dix ans, toutefois, la production des agriculteurs français de la coopérative sera ga