Poitiers, envoyée spéciale.
Sur l'estrade de l'amphithéâtre du Palais des congrès de Poitiers, des tables sont installées comme pour un colloque classique. A gauche, cependant, un lutrin attire l'oeil. Devant, un bouquet de fleurs jaunes et blanches, et dans le fond de la scène, une grande croix se dessine grâce à des jeux de lumière. Rien ne choque cependant les auditeurs présents, tous patrons grands ou petits, souvent accompagnés de leur femme. Ils sont tous membres des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), un réseau de plus de 2000 adhérents qui souhaitent, selon leurs propres termes, «réfléchir à une meilleure unité entre leur foi et leur vie professionnelle». Fin mars à Poitiers, tous ces patrons ou ces cadres dirigeants ont pris exceptionnellement une RTT (réduction du temps de travail) pour assister aux 25es Assises nationales des EDC. Trois jours de réflexion, de débats et aussi de messes autour du thème de la réconciliation. «Le climat de spiritualité est tout aussi propice aux affaires», glisse un monsieur ventripotent, membre actif des EDC en région Aquitaine. Et cet homme d'affaires, pendu à son téléphone portable, accepte de le couper durant les célébrations les messes, pour les non-initiés.
«Acte d'amour.»Sur la scène, les assises s'ouvrent par une lecture des Evangiles, et un mot de bienvenue du père Olivier Morand, vicaire épiscopal de la cathédrale d'Evry et conseiller spirituel des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens. Le débat commence. «La négoci