Martin, 32 ans, est éboueur à Paris. Un métier plus difficile qu'il n'y paraît.
«Je suis déguisé en petit homme vert tous les jours de la semaine. Je balaie toujours le même secteur, selon des itinéraires précis. Je traîne avec moi une poubelle sur roulettes pour ramasser les ordures et un balai. J'ai aussi une clé pour ouvrir les vannes des conduites d'eau et la faire couler dans les caniveaux. Ce n'est pas vraiment un métier facile, souvent les gens pensent qu'on ne fait rien. Juste parce qu'on a les yeux dans le vague ou qu'on fume notre cigarette. Mais le balayage, c'est intensif. Les gens jettent n'importe quoi, des emballages de paquets de cigarettes qui volent aux traditionnels sacs en plastique en passant par les canettes vides, les bouteilles ou les pelures de fruits. J'oublie les mouchoirs et parfois même les couches usagées de bébés.
«En fait, depuis que je fais ce métier, je me suis rendu compte d'une chose : les passants sont parfois vraiment dégueulasses. Ils se moquent de jeter des trucs par terre, et par miracle, ça disparaît très vite. Mais imaginez qu'on ne ramasse plus rien, Paris serait une décharge. Les trottoirs pleins de crottes de chien et de papiers gras. Il suffit qu'on fasse grève pour que la saleté saute à la figure des gens. Souvent, on se fait engueuler parce qu'on ne va pas assez vite ou qu'on passe le balai trop près des voitures. Certains de mes collègues qui nettoient les trottoirs à la machine et au jet d'eau se font remonter les bretelles pa