Face à l'arrivée officielle des copies génériques de son anti-ulcéreux Mopral, le laboratoire AstraZeneca affiche officiellement une grande sérénité. «Ce n'est pas la révolution, notre obsession n'est pas de protéger des molécules découvertes dans les années 80, mais de trouver de nouvelles molécules», affirme Philippe Géhin, le directeur de la stratégie de la filiale française. Mais, comme toute entreprise pharmaceutique confrontée à cette situation, AstraZeneca n'a pas pour habitude de laisser ses ventes s'effondrer face aux copies moins chères des génériqueurs. Dans le cas du Mopral, c'est plus de 500 millions du chiffre d'affaires de la firme qui est menacé à terme. Revue de deux tactiques classiques qu'AstraZeneca emploie pour ralentir la baisse de ses ventes.
Le «nouveau» médicament
Première pilule pour limiter le gadin : le coup du nouveau médicament, que le labo vante comme bien plus efficace que celui dont le brevet est tombé dans le domaine public. Dans le cas du Mopral, c'est l'anti-ulcéreux Inexium qu'AstraZeneca espère voir prendre le relais. «Pourquoi irait-on acheter du Mopral s'il y a mieux ? Inexium est sorti en France depuis deux ans et tout est concentré sur cette molécule», explique Philippe Géhin. Pourtant, l'Inexium n'a rien de révolutionnaire, loin s'en faut, par rapport au Mopral. Selon la commission de la transparence de l'Agence française du médicament, il n'apporte qu'un bénéfice «modéré». Dans un rapport de septembre 2003, l'assurance maladie le cit