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Libération

Ce soir à minuit, la chasse au Mopral est ouverte

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publié le 14 avril 2004 à 0h13

C'est à minuit pile, ce soir, que tout va commencer. Des camions remplis de boîtes de copies conformes de l'anti-ulcéreux Mopral vont traverser les frontières pour rentrer sur le territoire français, au moment où le brevet de ce médicament vedette tombe dans le domaine public. En pleine nuit, les employés de tous les laboratoires spécialistes des médicaments génériques implantés en France vont décharger les palettes. Au petit matin, les commerciaux feront le siège des pharmacies et des grossistes afin d'engranger un maximum de commandes. Dès les premières heures d'ouverture, la plupart des officines de France devraient proposer de l'oméprazole, nom générique du Mopral, à côté de la molécule originale. Et pour un prix inférieur de 40 %. Le monopole dont bénéficiait jusque-là l'anglo-suédois AstraZeneca sur son produit aura volé en éclats, une situation qu'il a soigneusement anticipée afin de limiter les dégâts au maximum (lire ci-contre).

Brevet. Le Mopral n'est pas le premier médicament à tomber dans le domaine public, bien sûr. C'est le lot de toutes les molécules, une fois leur brevet expiré, au bout de vingt ans, d'être copiées par les génériqueurs. Mais le Mopral est une «molécule presque mythique», selon Thierry Hoffmann, le patron de la filiale française du génériqueur indien Ranbaxy. C'est surtout la plus coûteuse pour la Sécurité sociale, avec 450 millions d'euros remboursés en 2002.

Pour les génériqueurs, cette échéance est cruciale. Les génériques sont en plein boom