Touche pas à ma loi. Dans un entretien au Figaro, Yves Galland, ancien ministre des PME et du Commerce, proteste contre les critiques des hypers qui pleuvent sur sa loi de 1996 : Michel-Edouard Leclerc, patron des centres, Daniel Bernard, celui de Carrefour, ou Yves Bartholomé, boss de Système U, critiquent tous un texte qu'ils accusent de faillir. Galland, lui, explique que c'est «une certaine entente tacite entre les distributeurs», voire entre distributeurs et fournisseurs, qui est cause de tous les malheurs de son texte. Il s'en prend à Michel-Edouard Leclerc, accusé de «se poser en victime de ce système dont il profite énormément» et de mener «une communication personnelle sous l'alibi de l'intérêt général».
Au centre des reproches des hypers, les marges arrière, ces ristournes versées par les fournisseurs au profit des distributeurs en échange de prestations commerciales (par exemple, inscription au catalogue de l'hyper) : la loi Galland empêche les distributeurs de faire profiter les clients de ces ristournes en leur interdisant de les répercuter sur les étiquettes. En contrepartie des marges arrière, les fournisseurs sont soupçonnés d'augmenter leurs tarifs. «La loi Galland est inflationniste», clame Leclerc, qui veut sa disparition.
Pourquoi les grosses pointures des hypers voudraient-elles alors changer de système ? Sans doute pour obtenir une vraie marge de manoeuvre afin de baisser leurs prix légalement. C'est l'obsession de la profession : vendre moins cher et gar