Menu
Libération

Alstom : six semaines de grève productives à La Courneuve

Article réservé aux abonnés
publié le 15 avril 2004 à 0h14

Devant la tente, un tas de palettes et l'inévitable barbecue couvert de merguez. Sur tous les poteaux de signalisation sont fixés des drapeaux de la CGT. Les grévistes du site d'Alstom-Rateau à La Courneuve occupent depuis près de six semaines l'entrée de l'usine. Jour et nuit, ils se relaient, militent, tractent, vendent des sandwiches pour alimenter la caisse de grève et, parfois, vont jouer à la pétanque sur la pelouse d'à côté. Une ambiance bizarrement détendue pour un mouvement qui vise à éviter la fermeture du site et la suppression de plus de 291 postes sur 500 dans l'établissement turbines et de 50 postes sur 210 à Alstom Service. Licenciements imposés par le plan de relance d'Alstom tricoté par le nouveau PDG du groupe, Patrick Kron.

Propositions. Mais la grève, dure et longue, n'est pas qu'un mouvement de désespoir. Elle est surtout le moyen pour la CGT de montrer sa détermination à sauver le site, grâce à la mobilisation des salariés et à ses contre-propositions économiques. Une tradition à La Courneuve. «Nous avons une culture économique très forte, explique Lucien Grimault, le délégué CGT d'Alstom La Courneuve. La culture revendicative s'exprime dans les grèves. Mais nous avons toujours pensé que, pour satisfaire les revendications, il faut connaître l'état économique de l'entreprise et les perspectives.» Alors le syndicat a fait à la direction des propositions concrètes et chiffrées pour relancer le site. Et, petit à petit, les choses avancent. «De 291 licenciem