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Libération

Chez ACN, le bon vendeur doit empiler les vendeurs

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publié le 17 avril 2004 à 0h16

La scène se passe dans un petit salon de l'hôtel Mercure, à deux pas de la gare Saint-Lazare à Paris. C'était il y a une dizaine de jours. Une petite centaine de gens a pris place pour le «TT-Training», entendez une formation accélérée de Team Trainer, c'est-à-dire de représentant. Sur le petit cahier à l'entrée, on est prié de laisser ses coordonnées. L'instigateur de la réunion est ACN, un opérateur de télécoms américain. Présent dans 10 pays européens et fort d'un million de clients, il s'attaque, depuis le 5 avril, au marché français (Libération du 26 mars). Sa particularité : placer des abonnements au téléphone en s'appuyant sur un réseau de représentants bâti comme une pyramide.

«Formidable revenu». Ce soir, on recrute. Le temps presse. La petite vidéo projetée aux candidats chauffe doucement les esprits avec des «c'est l'opportunité qu'il vous faut» ou «c'est maintenant ou jamais». Evoque le futur «formidable revenu résiduel» ou «l'activité très rémunératrice». Christian se présente. Il est suédois, il a 43 ans, vit en Autriche et vient gentiment faire profiter les futurs vendeurs français de sa recette : «Je gagne ma vie à chaque fois que les gens téléphonent.»

Christian, qui semble être parvenu assez haut dans l'échelle ACN, ne cache pas qu'il faut tout de même s'activer pour amorcer la pompe. L'idéal, c'est de «gagner le septième niveau» : c'est-à-dire recruter un vendeur qui en recrute un autre et cela jusqu'à sept étages en dessous... L'auteur de la performance règ