La Rochelle envoyé spécial
«On est en retard sur l'horaire ? Je le sais, et je m'en fous !» Le protocole s'impatiente. Nicolas Sarkozy sourit puis se retourne vers les salariés, ravis, qui l'entourent : «J'ai décidé de passer plus de temps avec vous qu'avec la direction.» Il est bloqué depuis une demi-heure devant l'établissement Alstom d'Aytré, dans la banlieue de La Rochelle. Une vingtaine d'ouvriers, beaucoup de la CGT, le bombardent de questions, sur l'emploi, le plan social, l'avenir de l'entreprise... Il répond à tout : «Votre vie n'est pas simple, je le sais, mais ma priorité, c'est d'éviter que la boîte ferme. Si ce n'était pas difficile, que croyez-vous que je serais venu faire ici ?»
«Volonté.»
Nicolas Sarkozy traverse enfin les ateliers, répétant vingt fois la même phrase, serrant toutes les mains qui se tendent, pompiers, ouvriers, cadres, se précipite sur celles des syndicalistes CGT. Et il parle. «C'est ma première visite de ministre. J'ai choisi un dossier difficile pour montrer qu'avec de la volonté on peut changer les choses.» Un peu plus loin : «La France ne peut être dédiée aux seuls services, aux banques, aux assurances, au tourisme, nous devons avoir cinq ou six secteurs industriels de haute technologie.» Une fois rassurant : «Vos métiers ont de l'avenir. Qui dira qu'on n'aura plus besoin d'énergie ou de moyens de transports ?» Une autre fois, catastrophiste : «La situation est vraiment très compliquée.»
En pratique, le ministre n'a rien de concret à offrir