Un samedi matin frisquet à l'université Paris-XII de Créteil, dédale de barres résonnant d'un silence oppressant. Au bout d'un couloir désert, une cinquantaine d'hommes et de femmes de tous âges assistent à une réunion d'information sur la validation des acquis d'expérience (VAE). Lancé tambour battant en janvier 2002, ce dispositif permet de décrocher tout ou partie d'un diplôme en lien avec son expérience professionnelle sans nécessairement retourner sur les bancs de l'école, grâce à son activité salariée ou bénévole. Les candidats peuvent accéder à près de 15 000 titres en sortant des sentiers balisés que constitue la formation initiale et continue.
Dans la salle de la fac de Créteil, quelques-uns, animés d'un espoir insensé, mitraillent de questions les deux conseillers : «Ai-je des chances d'obtenir l'ensemble du diplôme ?» «Que devrai-je faire en cas de validation partielle ?» «Y a-t-il des titres plus facilement accessibles ?» «Combien de temps prend la procédure ?» Une vague de curiosité qui reflète l'intérêt suscité par la VAE. Le ministère de l'Education nationale estime à plus de 14 000 le nombre de personnes accompagnées en 2003, contre plus de 12 000 en 2002 et 9 000 en 2001. «En tête des certifications les plus prisées arrivent les BTS secrétariat de direction, assistance de gestion, comptabilité, mais aussi le CAP petite enfance», observe Michel Aribaud, chargé de mission VAE au ministère. 1 630 techniciens, employés ou ouvriers qualifiés ont tenté leur chance