Emmitouflée dans une doudoune qui lui donne un air de collégienne, Maryse Pain, visage volontaire, avoue n'avoir jamais eu d'appétence pour l'école. «En réaction à mes parents qui m'incitaient à poursuivre mes études, j'ai tout lâché après mon échec au bac.»
Elle passe un CAP de sténodactylo et, finalement, fait son trou dans une fédération professionnelle comme secrétaire. «Mon absence de diplôme ne m'a jamais empêchée de gravir les échelons. Tout au long de ma carrière, je me suis souvent jetée à l'eau, j'ai pris des risques qui se sont avérés payants.» Depuis une dizaine d'années, Maryse est affectée au service de formation, un poste stratégique qui lui permet d'être informée des dernières avancées sociales. Quand la VAE sort, elle a un déclic. «J'y ai vu l'occasion de faire reconnaître mes compétences sans repasser par la case école. L'obtention du diplôme atteste de ma valeur professionnelle et assoit ma réussite.» En mai 2003, elle assiste à une réunion à l'académie de Créteil qui la conforte dans ses choix. «Les événements se sont vite enchaînés. J'ai passé plus de deux mois à retracer par écrit mon parcours dans un dossier. J'ai présenté l'entreprise où je travaille et évalué les tâches qui me sont confiées sur un mois. C'est un travail de longue haleine qui permet de prendre du recul sur soi.» Elle rentre les épaules au souvenir de son passage devant le jury, intimidant. «Quatre femmes m'ont posé des questions durant trois quarts d'heure sur ce que je faisais.»
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