La SNCF au secours d'Eurotunnel ? Le feuilleton Eurotunnel, terreau fertile pour élucubrations en tout genre et scénarios à triple bande, vient de s'enrichir hier d'une dernière rumeur décapante. Selon l'hebdomadaire britannique The Observer, l'entreprise ferroviaire française s'apprêterait à mettre la main sur le tunnel. Le journal dominical, qui s'appuie sur des «sources industrielles», évoque une «offre audacieuse» en vue d'une «prise de contrôle» et tiendrait même l'identité du négociateur mandaté par l'entreprise ferroviaire. Il s'agirait de Guillaume Pepy, numéro deux de la SNCF et fin connaisseur des affres du tunnel transmanche sous sa casquette de patron d'Eurostar.
Sauvetage. Malheureusement, ce scénario qui se traduirait par une forme de nationalisation du tunnel relève du fantasme, du moins à en croire Pepy : «Ceci est une pure et simple affabulation», a-t-il affirmé hier à Libération. «La SNCF est client, pas actionnaire, cela n'a aucun sens.» Ce qui ne veut pas dire que la SNCF restera à l'écart du sauvetage de l'entreprise.
Dans la délicate équation financière du tunnel, la SNCF pèse d'un poids non négligeable. L'opérateur ferroviaire est ainsi lié jusqu'en 2052 au tunnel, dont il a «réservé» la moitié des capacités à un prix fixé par avance, ce qui fait de l'entreprise publique un interlocuteur incontournable. Avant d'être blackboulé par les petits actionnaires en colère le 7 avril, l'ex-patron du tunnel, Richard Shirrefs, avait réfléchi à un moyen d'impliquer