Le Vigan (Gard), envoyé spécial.
La crise les lamine un à un, mais ils tentent encore de résister. Lundi, une cinquantaine de salariés de Well, l'entreprise de bas et collants du Vigan, dans le Gard, a bloqué le rond-point situé à l'entrée de la commune, empêchant les camions de livraison de pénétrer dans l'usine.
Ces actions succèdent à neuf jours de verrouillage des grilles de l'entreprise, interdisant toute circulation de véhicule, pour dénoncer un «plan social injustifié» qui prévoit la suppression, d'ici à 2006, de 110 postes sur les 580 actuels. Nuit et jour, des équipes de salariés s'étaient relayées pour monter la garde. «Faute d'approvisionnement en matières premières, la production a été paralysée pendant plusieurs jours. La direction a été obligée de mettre une majorité d'entre nous en congé forcé», explique le secrétaire du comité d'entreprise (CFTC, majoritaire chez Well), Stéphane Charlin. Excédée, la direction a fini par obtenir du tribunal, vendredi, que les grilles soient enfin rouvertes. D'où le blocage du rond-point.
Il y a un mois, les salariés avaient organisé une action coup de poing contre l'agence montpelliéraine des Banques populaires, actionnaire principal via Natexis Investissement de leur usine : ils avaient recouvert toutes les vitres de la succursale de peinture blanche.
Ancien fleuron. «Ce nouveau plan social est une véritable catastrophe», se lamente Thierry Bourrié, le maire socialiste du Vigan, petite commune de 4 500 habitants. Autrefois fl