Autant Francis Mer était avare en communiqués de presse, autant son successeur, Nicolas Sarkozy, saute, comme un affamé, sur le moindre sujet susceptible de faire un peu de mousse médiatique. Comme un joli pied de nez à son prédécesseur, le nouveau ministre de l'Economie s'est trouvé un nouvel os à ronger : la hausse mondiale du prix de l'acier. Sujet de prédilection de l'ancien patron d'Usinor qui, avant de prendre la tête de Bercy, avait fait toute sa carrière dans... le secteur de l'acier.
Menaces. Mardi, donc, Sarkozy décide de rendre publique une lettre de réponse à un député UMP, Jean-Claude Lenoir, qui s'inquiétait des menaces que font peser l'envolée des prix de l'acier sur la santé des petites et moyennes industries françaises consommatrices de cette matière première (Libération du 11 mars). «J'ai saisi formellement le commissaire européen chargé du Commerce extérieur de cette question, en lui signalant toute l'importance que la France y portait et en lui demandant d'examiner dans les meilleurs délais les instruments de politiques commerciales, dans le respect de nos obligations internationales», écrit le ministre au député.
Mais, hier, cette publicité a provoqué un début d'agacement à Bruxelles. La porte-parole de Pascal Lamy a renvoyé super-Sarkozy dans les cordes en déclarant : «Si les services de Sarkozy ont des idées sur l'utilisation de mesures commerciales, elles seront les bienvenues et nous serons prêts à les examiner.» En clair, au lieu de faire le fanfaron,