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Libération

«La question de la pauvreté en fin de file d'attente»

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Le président de la Banque mondiale reproche aux pays riches leur faible engagement financier pour le Sud.
publié le 23 avril 2004 à 0h19

Washington, de notre correspondant.

Il fait chaud à Washington, la croissance repart dans le monde ­ sauf en Europe ­, et les grands argentiers de la planète, qui se retrouvent ce week-end pour les traditionnelles assemblées printanières du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale (Libération d'hier), s'attendent à passer une fin de semaine calme et sans grande polémique.

Il y aura certes quelques manifestants antiglobalisation désireux de souhaiter un «mauvais 60e anniversaire» aux institutions internationales de Bretton Woods, mais rien de très menaçant. L'arrivée de Nicolas Sarkozy, le nouveau ministre de l'Economie français, est la grande attraction du G7 de samedi. La succession de Horst Kohler à la tête du FMI est sur le point d'être bouclée, et un happy end est attendu dans les jours qui viennent avec la désignation probable du ministre des Finances espagnol, Rodrigo Rato. Mais James Wolfensohn, lui, entend bien gâcher l'ambiance. Le président de la Banque mondiale, nommé il y a une dizaine d'années par Clinton, entend profiter des réunions pour exprimer sa grogne contre les pays riches. Ceux-ci ne respectent pas leurs engagements vis-à-vis des plus pauvres, rechignant à augmenter leurs budgets d'aide au développement ou à supprimer les subventions agricoles. «On ne parle en ce moment que du terrorisme, de l'Irak, de l'emploi, du déficit budgétaire, de l'élargissement européen... Tout cela est légitime, mais tend à pousser les questions de pauvreté et d'ég