C'était la réunion de la dernière chance. Depuis le début de l'OPA de Sanofi-Synthélabo contre son concurrent Aventis, la guérilla est constante. Mais l'épuisement est proche : après avoir subi ces dernières semaines chacun son lot de petites victoires et de revers, les deux patrons discutaient encore vendredi soir tard pour trouver un accord en vue de constituer, en mariant les deux groupes, le numéro 3 mondial de la pharmacie, le champion national que le gouvernement appelle de ses voeux.

De part et d'autre, le week-end s'annonçait long et les membres des deux conseils d'administration se sont vu demander la plus complète disponibilité. En cas d'accord entre les dirigeants, les administrateurs de Sanofi pourraient se réunir samedi afin d'officialiser une offre aménagée sur Aventis. Celle-ci passerait notamment par un relèvement substantiel du prix proposé pour le groupe franco-allemand, jugé insuffisant par la direction. Sanofi devrait aussi accorder à certains cadres une place correcte dans l'organigramme du nouvel ensemble. Aventis pourrait alors réunir son propre conseil d'administration dimanche soir afin d'examiner cette nouvelle offre et, peut-être, de transformer l'OPA hostile en mariage heureux. «Il y a un moment où il faut casser la mécanique du conflit et créer les conditions pour se rapprocher d'un accord, indiquait vendredi soir un proche du dossier. Mais rien ne garantit le succès.»

L'annonce, jeudi, par Novartis, qu'il se lançait officiellement dans des négocia