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Libération

Au Kenya, les remèdes d'experts exaspèrent

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L'ex-ministre des Finances dénonce l'impossible concertation avec le Fonds.
publié le 24 avril 2004 à 0h21

Nairobi, de notre correspondant.

«Vous savez, ces gens du FMI, ils peuvent être très amicaux, aller boire un coup avec vous», se souvient Chris Okemo, ministre kenyan des Finances de 1999 à 2001. Il a pourtant connu des heures pénibles avec les banquiers du Fonds monétaire international (FMI) venus de Washington. «Vous avez en face de vous des visages humains. Ça, c'est avant d'arriver à la table des négociations. Ensuite, c'est autre chose. Ils arrivent avec leur script préparé à l'avance. Il n'y a pas de négociation à proprement parler. Ils vous disent : voilà ce qu'il faut faire, peu importent nos arguments, peu importe le temps qu'on peut passer à discuter.»

Au moment où un nouveau directeur général s'apprête à entrer en fonctions, le FMI concentre toujours les attaques des altermondialistes et de nombreux économistes. L'application de recettes toutes faites, sans tenir compte les réalités locales, un pouvoir démesuré dans la gestion financière des pays en crise, des changements d'objectifs à répétition... Alors que le FMI tente peu à peu d'améliorer son fonctionnement, l'exemple du Kenya illustre ses aberrations.

Frustration. Et l'histoire de Chris Okemo montre qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. S'il est aujourd'hui de retour à la tête de son entreprise, impliquée à la fois dans l'exportation de café et la promotion immobilière, Okemo a sans doute été ministre des Finances du Kenya à une mauvaise période pour se faire de vrais amis au FMI. C'était à la fin de vi