C'est le dernier avertissement de Microsoft à la planète : la Commission européenne serait un repaire de dangereux gauchistes qui, en condamnant fin mars la firme fondée par Bill Gates pour abus de position dominante, menace «toutes les industries, altérant la dynamique du marché et réduisant les incitations à la recherche et développement qui sont essentiels pour la croissance économique».
Une déclaration opportunément faite quelques heures avant la publication jeudi soir par la Commission du rapport complet (1) détaillant la condamnation du leader mondial des logiciels avec amende historique de près de 500 millions d'euros et une série de remèdes structurels (lire ci-contre). L'entreprise de Redmond prévoit de faire appel pour contrer une «intervention régulatrice sans précédent».
Il fallait au moins se poser en victime pour tenter de limiter l'impact des 302 pages d'un rapport qui apporte un éclairage peu reluisant sur les pratiques de la société. Pour la Commission, Microsoft détient une «position immensément dominante», notamment sur le marché des systèmes d'exploitation pour PC, où la société «s'approche du monopole complet» avec Windows. L'un des reproches faits à la firme était de refuser de délivrer toutes les «informations d'interface» permettant d'assurer la compatibilité de certains de ses logiciels avec ceux de ses concurrents, une critique niée par Microsoft qui assure les «avoir invariablement divulguées [en] grande quantité». «Incorrect», rétorque le rapport, e