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Libération

Pataquès diplomatique autour de l'OPA sur Aventis

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publié le 24 avril 2004 à 0h21

Une OPA qui tourne à l'affaire d'Etat. Vendredi, le feuilleton juridico-financier de la bagarre entre les deux laboratoires français Sanofi-Synthélabo et Aventis a pris un inattendu virage diplomatique. Lors d'une conférence de presse commune avec le président suisse Joseph Deiss, le chancelier allemand Gerhard Schröder a appelé l'Etat français à respecter la «neutralité des politiques» face à «des décisions d'entreprises». Et le président suisse de réclamer que les entreprises helvétiques ne soient pas victimes de discrimination dans des pays voisins. En clair, tous deux demandent au premier ministre Jean-Pierre Raffarin de ne plus afficher son soutien à un mariage franco-français et d'assurer de sa «neutralité» le suisse Novartis, entré depuis jeudi en négociation avec Aventis pour peaufiner une offre concurrente à celle de Sanofi.

Depuis le début, Gerhard Schröder craint que l'Allemagne ne paie les pots cassés de ce mariage forcé, en perdant, notamment, de son influence au sein de la direction générale d'Aventis (groupe issu de la fusion entre le français Rhône-Poulenc et l'allemand Hoechst). Cette double sortie arrive au pire moment pour le gouvernement Raffarin. Un peu plus tôt dans la matinée, juste avant de s'envoler pour Washington, le ministre des Finances, Nicolas Sarkozy, avait provoqué, pour la première fois depuis le déclenchement des hostilités en janvier, une rencontre entre Jean-François Dehecq, le patron de Sanofi, et Igor Landau, son homologue d'Aventis. Ave