Du temps de la Sifa (l'ancien détenteur du marché du filtrage des passagers à Orly Ouest), elle n'avait jamais fait grève. «Il y avait eu quelques mouvements. Je n'y avais pas participé, c'était pour avoir des petites augmentations, des choses comme ça. Mais là, c'est différent. On avait des acquis, et la Brink's, qui est arrivée après nous, nous les a enlevés. Il n'y a même pas de correction vis-à-vis des salariés.»
Sylvie, 36 ans, est arrivée du Portugal il y a sept ans. Elle a d'abord travaillé dans une usine de batteries industrielles à Cergy-Pontoise. «J'ai vu une annonce il y a deux ans, je me suis présentée et j'ai été embauchée. Je voulais retravailler dans un aéroport. A Lisbonne, j'avais passé les sélections pour être hôtesse de l'air et, finalement, je me suis occupée de la réception des hommes d'Etat, des VIP, des chanteurs. A la Sifa, j'ai été formée en deux mois.»
L'arrivée de la Brink's a tout changé. «Je perds en gros 100 euros par mois (sur un total moyen de 1 250 euros net).» Parmi les différentes options proposées par la Brink's, Sylvie a choisi le «JVD», trois jours par semaine à 12 heures de travail par jour. «L'employeur nous doit une pause après six heures de travail. Pour ne pas le respecter, sur nos plannings, ils mettent 11 heures 58. Tout a été comme ça. On est censé manger avec 2,90 euros, on n'a pas le droit aux cantines d'ADP ou d'Air France, uniquement un misérable distributeur de sandwiches pour 300 salariés et des fontaines d'eau qu'ils remplis