Il n'y avait pas de «chevalier blanc». C'est la troublante révélation, hier, du suisse Novartis, qui s'était pourtant déclaré prêt à défendre Aventis. «Il n'y a eu aucune contre-offre de notre part. Sanofi a surenchéri sur sa propre offre», raconte, non sans malice, le PDG de Novartis, Daniel Vasella, dans une interview au Monde. Une OPA inamicale est souvent une affaire de trio et celle-ci ne semblait pas échapper à la règle. L'attaquant fond sur sa cible : le 26 janvier, Sanofi lance son offre publique d'achat sur Aventis. La cible crie au secours : le 5 février, Igor Landau, le patron d'Aventis, en appele à un éventuel «chevalier blanc» pour contrer l'offre. Le «chevalier blanc» se manifeste : le 23 mars, Novartis se déclare prêt à déposer une contre-offre, à condition que le gouvernement français reste neutre, puis annonce, jeudi, qu'il accepte de «négocier» avec Aventis «les conditions pour une éventuelle transaction».
Intervention de Bercy. Il n'en faut pas plus pour que tout s'emballe. Selon le Wall Street Journal, l'offre de Novartis se monte à 56 milliards d'euros, bien supérieure aux 47,8 milliards proposés par Sanofi-Synthélabo. Le suisse fait parvenir dimanche au conseil de surveillance d'Aventis une lettre détaillant ses propositions, avant d'annoncer dans la soirée, par un communiqué publié à Bâle, qu'il décide de rompre les négociations.
Pourquoi un tel revirement du groupe suisse ? «Jeudi, nous avions dit que nous entamions une négociation, explique Daniel Vase