Berlin, de notre correspondante.
Le billot n'est pas tombé. Jürgen Schrempp a réussi à sauver sa tête. Depuis plusieurs jours, les marchés s'attendaient que le conseil de surveillance de DaimlerChrysler, qui a lieu jeudi à New York, réclame la démission de leur président. Ils avaient même accueilli positivement ces rumeurs, estimant que Jürgen Schrempp devait payer pour la débâcle stratégique du groupe.
La semaine dernière, DaimlerChrysler, quatrième constructeur automobile mondial, avait provoqué la surprise en annonçant qu'il ne comptait pas engloutir un sou de plus dans Mitsubishi Motors (MMC), dont il détient 37 %. Or le groupe japonais, extrêmement endetté, a un besoin urgent de capital frais s'il ne veut pas faire faillite. Connaissant elle-même d'importantes difficultés, la filiale américaine de Daimler était censée améliorer ses résultats grâce aux synergies développées avec Mitsubishi.
«Schrempp avait dit qu'il ne connaissait qu'un seul mot, le profit, et il n'a réalisé que des pertes, commentait un éditorialiste de la presse spécialisée. Sur le principe, sa stratégie mondiale n'était pas mauvaise, mais au Japon, il a acheté la mauvaise entreprise. Résultat, il n'a pas investi sur le marché chinois. Normalement, il aurait dû sauter.» Il est loin le temps où Jürgen Schrempp était sacré «meilleur manager» des entreprises allemandes. Aujourd'hui, tout le monde ne parle plus que de l'accumulation de ses erreurs. Au début de l'année, le gouvernement allemand lui a aussi att