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Libération

Les viticulteurs contre la loi Evin

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Ils pressent les élus pour obtenir le retour de la publicité.
publié le 30 avril 2004 à 0h25

Secoués par une baisse jugée «catastrophique» de la consommation, affolés à l'idée d'augmenter de 5 % la fiscalité sur chaque bouteille comme le réclame le Haut Conseil de l'assurance maladie, étrillés à l'exportation, les viticulteurs français multiplient leurs actions de lobbying. Et réussissent, au fil des mois, à mobiliser les élus au-delà des clivages politiques habituels. Un seul mot d'ordre : «Tous contre la loi Evin», qui interdit notamment la publicité pour l'alcool. Jean-Pierre Soisson, élu de Bourgogne et soutien jamais démenti des viticulteurs, est sur tous les fronts : mardi soir, il recevait à l'Assemblée nationale des députés de tous bords flanqués de viticulteurs et de négociants pour une soirée de «dégustation» à la bonne franquette.

Le même Soisson avait déjà pris la tête de la manif des viticulteurs du 25 février : 2 000 professionnels et des élus de droite et de gauche dans la rue à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) pour protester contre «la prohibition» dont le vin serait l'objet en France. Et pour plaider bruyamment en faveur d'une «consommation responsable». Message reçu : une délégation de mécontents est reçue à Matignon le même jour. Trois semaines plus tard, Thierry Mariani, député UMP du Vaucluse, dépose une proposition de loi qui permettrait d'exclure le vin du champ de la loi Evin au nom d'une «spécificité viticole» française. Pour ne pas être en reste, le Modef, un syndicat agricole proche du PC, estime lui aussi qu'il faut «sortir le vin de la l