Menu
Libération

Lodenice approfondit le sillon du vinyle

Article réservé aux abonnés
publié le 30 avril 2004 à 0h24

Lodenice envoyée spéciale

La grosse usine en brique avec son horloge géante sur la cheminée domine le petit village, à 35 kilomètres de Prague. A peine poussée la porte principale, on est embarqué dans un voyage dans le temps. La lumière verdâtre qui baigne les ateliers, la vieille moquette grise, les bureaux en métal, les presses hydrauliques antiques. L'ambiance fait penser à une usine soviétique qui aurait échappé à l'automatisation, à l'informatique, à la modernité. Derrière les murs de l'usine Gramofonove Zavody (GZ Digital Media), en activité depuis plus de cinquante ans, des ouvriers ­ qui n'ont pas bougé de leur poste depuis plus de trente ans pour certains ­ fabriquent dans un silence religieux un produit que l'on croyait bon pour les brocantes : des disques vinyles.

Haute sécurité.

Mais l'image est trompeuse. Les vinyles sont très recherchés, 99 % de la production de Lodenice est exportée, vers la France, le Japon ou les Etats-Unis. Deux marchés soutiennent l'activité : la musique électronique et les cadeaux d'entreprises. Gramofonove Zavody est très rentable. C'est ce qui a poussé un fonds d'investissement américain, Winslow Partners, à acheter l'usine en 2000. «On vend un disque vinyle 1,50 euro, explique Jon Powell, responsable des opérations commerciales mondiales. Notre entreprise a été classée, l'an passé, parmi les plus profitables par salarié du pays.» Cette rentabilité a permis au fonds d'investissement de développer un nouveau projet, à 200 mètres de l'ancie