Créer une nouvelle «super AOC» pour sauver le vin français en pleine crise ? C'est l'une des propositions radicales présentées jeudi lors du comité des vins de l'Institut national des appellations contrôlées (Inao) et portées par son président, René Renou. La réforme envisagée implique une remise à plat totale du système des appellations d'origine contrôlée (AOC), la première depuis sa conception, en 1935 : outre la création d'une nouvelle catégorie d'élite, elle propose l'assouplissement des règles en vigueur pour autoriser des vins plus «technologiques», aptes à concurrencer ceux du Nouveau Monde sur leur terrain.
Cette refonte, qui s'annonce polémique, se veut une réponse à la crise structurelle de plus en plus criante qui touche la viticulture française. Le double impact de la concurrence des vins du Nouveau Monde et de la surproduction mondiale place le vin français en situation difficile. En 2003, les exportations du Bordelais ont chuté de 7 % et celles de la Bourgogne de 8 %, les vins australiens, chiliens ou américains grignotant les français. Pire : la consommation hexagonale se rétracte depuis plusieurs années et seul le boum de 7,6 % des vins rosés grâce à la canicule a pu limiter la baisse à 2 % en 2003.
Trop complexe.
Depuis le rapport du contrôleur général des offices Jacques Berthomeau en 2001, le diagnostic est établi : les Français, longtemps ultradominants sur le marché mondial, peinent à s'adapter à la nouvelle donne. Face aux vins du Nouveau Monde, l'offre f