Bordeaux, de notre correspondante.
Ils refusent d'être mis à la porte. Mardi, le tribunal de grande instance de Périgueux examinait l'affaire opposant Babou, chaîne de magasins de vêtements à bas prix, et le couple de gérants d'une de ses boutiques. Lionel et Marie-Madeleine Boiret, 46 et 47 ans, s'étaient barricadés pendant dix jours dans leur magasin de Marsac-sur-l'Isle (près de Périgueux, en Dordogne) pour dénoncer les pratiques du groupe. Ils reprochent à Babou de les avoir expulsés après avoir résilié unilatéralement leur «convention de mandat».
Sans motif. Pour les ex-gérants, c'est tout un système mis en place par le groupe clermontois, créé dans les années 70 par la famille Kleboth (55 magasins de vêtements et bazar, un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros), qui doit être remis en cause. Babou recrute des couples, futurs responsables de magasins, sur la base d'une «convention de mandat». Par là même, ils s'engagent à distribuer la marchandise fournie par le discounter. L'enseigne se réservant le droit de résilier le contrat sans motif et sans indemnités. Les gérants ne sont pas salariés. Ils sont recrutés par l'enseigne mais doivent créer leur propre SARL pour exploiter un magasin. La totalité du chiffre d'affaires est reversée au discounter, lequel rétrocède 10 % à la SARL.
Pour l'avocate des Boiret, pas de doute, la convention de mandat est «un bail commercial déguisé». Devant le tribunal de Périgueux, elle a dénoncé «l'habillage juridique» et plaidé pour que l