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Libération

La fin des 35 heures couve dans le groupe Doux

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publié le 4 mai 2004 à 0h28

Locminé (Morbihan), envoyé spécial.

Ils se sont donné le mot. D'abord les ouvriers qui accrochent les dindes sur les chaînes d'abattage, puis l'emballage, puis la découpe. Hier matin, les employés de l'abattoir du groupe Doux de Locminé (535 emplois), dans le Morbihan, ont observé à tour de rôle environ deux heures de débrayage. La semaine dernière, des actions similaires se sont déroulées à Châteaulin (Finistère), où se trouve le siège du numéro 1 européen de la volaille (6 500 employés) et sur le site de Laval (Mayenne), en grève durant cinq jours.

Régression. Manifestement, la réorganisation de l'activité proposée par la direction du groupe le 27 avril, et qui remet en cause les accords du groupe sur la réduction du temps de travail (RTT), passe très mal. «On veut nous supprimer nos jours de repos, ne plus payer nos temps de pause, et cela sans compensation, c'est le retour au Moyen Age», s'emporte Marie-José, 46 ans, en blouse blanche, bottes de caoutchouc et protège-cheveux réglementaires. «On n'est pas des animaux !» Pour les syndicats majoritaires CGT et CFDT, il s'agit bien là de la dénonciation de l'accord sur la RTT signé en décembre 1999 par les syndicats et la direction. Le nouveau texte proposé s'apparente donc à une véritable régression. Selon l'accord de 1999, la société avait conservé une moyenne hebdomadaire de travail de 39 heures, mais accordait en compensation 23 jours de repos supplémentaires dans l'année à ses salariés pour s'inscrire dans le cadre de la