Pékin, de notre correspondant.
Le mot «surchauffe» est interdit dans le vocabulaire officiel chinois. C'est pourtant bien la raison des mesures annoncées il y a une semaine par le gouvernement chinois pour ralentir les investissements dans quatre des secteurs les plus «chauds» de l'économie chinoise : l'acier, l'aluminium, le ciment et l'immobilier. Hier, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a profité d'une rencontre avec des hommes d'affaires européens à Bruxelles pour rassurer les investisseurs sur les mesures annoncées. Préoccupé par une «augmentation excessive de l'investissement», il a déclaré procéder à un «atterrissage en douceur» d'une économie lancée à trop vive allure : «Nous devons utiliser un freinage progressif pour ralentir une voiture qui roule à très grande vitesse.»
Ainsi, aucun nouveau projet d'investissement dans la production d'acier, d'aluminium ou de ciment ne sera approuvé cette année, et une remise à plat a été lancée pour tous les projets déjà lancés dans ces trois secteurs, mais aussi pour la construction de centres commerciaux, de bâtiments administratifs, de terrains de golf ou encore de transport urbain. «Certains de ces projets seront interrompus», a prévenu l'agence Chine nouvelle.
Depuis le début de l'année, les signes d'inquiétude se multipliaient, notamment après l'annonce des chiffres du premier trimestre : + 9,7 % de croissance du PIB, après + 9,1 % pour l'ensemble de 2003, mais, surtout, des prêts bancaires en hausse de 21 %, et des inve