Pékin, de notre correspondant.
Il fut un temps où le rythme de la croissance chinoise n'intéressait que les experts. Aujourd'hui, lorsque Pékin prend des mesures pour freiner son économie en surchauffe, le gouvernement sud-coréen se réunit en urgence pour en étudier l'impact, la Bourse de Tokyo flanche, les marchés des matières premières qui valsent au rythme de l'appétit chinois s'affolent... Et les multinationales occidentales refont leurs comptes : de Volkswagen, dont c'est le premier marché devant l'Allemagne, à Danone qui y fait 10 % de son chiffre d'affaires mondial, en passant par le coréen Samsung qui y réalise 25 % de sa production globale.
La Chine effraye comme concurrent, mais fait aussi peur comme partenaire devenu incontournable. Si le débat politique, en particulier aux Etats-Unis, tourne autour des pertes d'emplois au profit de la Chine, les véritables interrogations, dans les états-major, tournent désormais autour de «l'atterrissage» d'une économie devenue indispensable à la croissance mondiale. Que cet atterrissage soit «soft» ou «hard», il fera toute la différence, d'abord en Asie qui a accru son degré de dépendance vis-à-vis du marché chinois, mais aussi dans les pays occidentaux en mal de croissance.
L'année dernière a vu la Chine ravir à la France la quatrième place des puissances commerciales, devenant au passage le pays avec lequel l'Europe, comme les Etats-Unis, réalise leur plus fort déficit commercial. La Chine est également devenue le moteur de la cr