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Libération

A380, opéra-monstre

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Inauguration en grande pompe du site d'assemblage du plus grand avion du monde.
publié le 8 mai 2004 à 0h32

Toulouse, de notre correspondant.

L'homme de la France d'en bas se met aussi à chanter l'Europe du ciel. Le futur Airbus A380 dont il inaugurait l'usine d'assemblage baptisée «Lagardère», vendredi à Blagnac, a procuré de l'«émotion» à Jean-Pierre Raffarin. Perdu au bout des pistes, le bâtiment lui-même, pas plus tarabiscoté qu'une gigantesque boîte à chaussures grise et bleue, n'inspire pas grand-chose malgré ses 32 000 tonnes d'acier. Mais c'est «la plus grande usine aéronautique d'Europe», s'enflamme le Premier ministre. Et c'est «le plus grand avion du monde» qui en sortira en 2005, lance-t-il avec des trémolos.

Le style était peut-être un «un peu pompier», selon Jacques Séguéla. Mais la cérémonie ­ organisée «comme un opéra» par l'équipe d'EuroRSCG que ce dernier préside ­ pouvait y prêter. Ce n'est pas tous les jours qu'un chef de gouvernement peut déclamer son discours sur une scène de 500 mètres de long et 260 de large. Avant lui, le PDG d'Airbus, Noël Forgeard, avait salué ceux des 2000 salariés du site présents à la cérémonie. Puis les 3 000 invités ont découvert la première structure de l'appareil, géant encore sans ailes qui passe tout juste sous les 46 mètres du toit de l'usine. La main sur le coeur, l'homme de Matignon pouvait expliquer que l'Europe, qui n'est «pas faite que de procédures et de directives», a aussi un «intérêt stratégique... et social».

Les inventeurs européens du projet, qui ont présenté leur aventure en 1993, ont souligné que l'A 3XX est né alors