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Libération

Péché d'orgueil ou coup gagnant?

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Ce programme va à l'encontre du Dreamliner de Boeing, de moyenne capacité.
publié le 8 mai 2004 à 0h32

Dans la petite famille de l'aéronautique mondiale, chacun est obligé de choisir son camp. On est Airbus ou Boeing. A380 ou Dreamliner. Paquebot des airs d'au moins 550 places, conçu d'abord pour les longs trajets, ou moyen courrier de 217 passagers, inventé pour relier directement des aéroports de moyenne capacité distants de 15 000 kilomètres. Décryptage des arguments qui pourraient vous faire changer de clan.

Première hypothèse : vous êtes vacciné par la déroute commerciale du Concorde. Pour vous, il ne fait aucun doute que l'A380, qui a coûté la bagatelle de 10,7 milliards de dollars, est d'abord un péché d'orgueil d'Airbus qui va se terminer par un désastre financier. Dans ce cas, vous devez savoir que l'avionneur européen pense gagner de l'argent à partir du 250e avion vendu. Or, avec 129 commandes fermes, la moitié du chemin a été parcouru, alors que l'avion ne vole pas encore. Et tout laisse à penser que l'avenir va sourire aux avions ventripotents. D'abord parce que le trafic aérien mondial augmente au rythme de 4 ou 5 % par an. Compte tenu de la congestion actuelle des aéroports, de la montée des considérations environnementales, on n'échappera pas à cette équation : comment transporter plus de monde avec moins d'avions ? D'ailleurs, pendant longtemps, le Boeing 747, sans concurrent direct, a été la «cash machine» de l'avionneur de Seattle. Et laisser l'américain seul sur ce segment aurait été une grave erreur stratégique. Enfin, l'A380 n'est pas un avion sorti de la