São Paulo de notre correspondante
Comme une litanie, les fidèles défilent devant la statue de santo Expedito, dans l'église qui porte son nom à São Paulo. La file est si longue qu'elle commence dans la rue. Patron des causes urgentes, santo Expedito est de plus en plus populaire dans ce pays si croyant. «Nous venons d'inaugurer une église à Brasilia et nous en construisons une autre dans le Minas Gerais, se félicite le séminariste Flavio Custodio. Car santo Expedito est de plus en plus sollicité, surtout par les chômeurs.» Alors que le chômage est en hausse continue depuis plusieurs années, il n'est pas de cause plus urgente.
Les fidèles implorent le saint à genoux, la main posée sur sa cape. Certains griffonnent un voeu qu'ils jettent à ses pieds. D'autres un CV... Il y en a aussi qui viennent le «remercier» pour l'emploi trouvé ou lui demander de «protéger» le leur. William, 23 ans, vient, lui, «demander de l'emploi». Aide-pâtissier, il a perdu le sien il y a un an. «Depuis, je n'ai rien trouvé.» C'est sur le conseil de sa tante qu'il s'en est remis à Expedito. «Elle dit qu'il ne lui a jamais refusé de grâce.»
Espoir. Ex-électricien, Aparecido, lui, est un habitué : «Le saint m'avait déjà aidé à trouver du travail en 1998.» A nouveau au chômage, il est revenu. Comme lui, William a perdu son emploi «sous Lula», pour qui il avait pourtant voté. «Hélas !», dit-il dans un sourire amer. Pourtant, l'élection de l'ex-métallo avait suscité un immense espoir dans le peuple. «Même parm