Menu
Libération

«La production varie au gré des attaques sur les oléoducs»

Article réservé aux abonnés
publié le 11 mai 2004 à 0h33

Al-Doura (Irak), envoyé spécial.

Un étrange assemblage de tubes, pompes et siphons crache sa flamme éternelle aux portes de Bagdad. La raffinerie pétrolière d'Al-Doura, poumon énergétique de la capitale irakienne, se dresse dans le désert, bordée de palmeraies, ceinte de béton. Des gardes armés veillent au grain, sans relâche, sur l'immense complexe, une friche industrielle d'une centaine de kilomètres carrés où les constructions, commencées en 1953, n'ont jamais été interrompues. Pas même par les guerres. Là, une nouvelle unité de traitement du kérosène a été ajoutée. Ici, une section de production de gaz liquide. Dernière acquisition, une usine de fabrication de bouteilles en plastique. Toutes sortes de dérivés du brut, de la bougie à l'huile de vidange en passant par l'asphalte, sont transformées dans ces entrelacs d'acier qui poussent comme des lianes entre les gigantesques réservoirs d'hydrocarbure. Des ouvriers s'affairent. L'entretien ne souffre aucune négligence. Si le matériel est ancien, il apparaît en bon état et aucune fuite ne macule le sable.

Fusils. «Nous sommes l'unique installation pétrolifère d'Irak à ne pas avoir été pillée après l'invasion américaine, explique Daïthar al-Khachab, directeur général de la raffinerie. Pourtant, dès le 6 avril 2003, le site n'était plus sécurisé. J'ai distribué des fusils aux ingénieurs, aux employés et nous avons organisé une milice pour protéger le complexe des voleurs. Il a fallu repousser de véritables bandes armées. Les so