En football, cela s'appelle marquer son homme à la culotte. Ce matin, une intersyndicale d'EDF et de GDF réunissant la CGT, la CFDT, FO et la CFTC dévoile son calendrier d'actions pour s'opposer au changement de statut et à l'ouverture du capital des deux groupes publics. A 11 h 45 précises, Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Economie, débarque, avec caméra et micros, dans une agence EDF-GDF du Val-d'Oise, pour occuper le terrain et vendre le projet du gouvernement.
Chaque partie avance ses pions avant deux rendez-vous déterminants. Celui du 19 mai, où le projet de loi du changement de statut sera présenté en Conseil des ministres. Et celui du 27 mai, où l'ensemble des syndicats d'EDF et de GDF appelle les agents à venir manifester leur refus de la réforme. Pour faire monter la pression jusque-là, l'intersyndicale compte parsemer les jours à venir (notamment le 13 et le 19 mai) d'actions de mobilisation : arrêts de travail de deux heures, manifestations et rassemblements de toute forme...
Activisme. Mais, derrière l'unité de façade, les syndicats restent divisés autant sur la stratégie de mobilisation que sur les contreparties à arracher au gouvernement. D'un côté, la CGT et FO travaillent à élargir le mouvement aux entreprises privées, et à réaliser un grand écart entre le dossier EDF et celui de l'assurance maladie. Le tout au nom de la défense des services publics. «On a conscience que l'on ne passera pas tout seul et qu'il nous faut mobiliser au-delà de la question du chang