La France planche sur une équation à X inconnues. Comment s'attaquer vraiment à la pauvreté dans le monde alors que l'aide publique au développement (APD) végète, que les pays riches lâchent moins de 50 % de ce qu'ils avaient promis, que les marges budgétaires des Etats sont rognées à l'os ? L'APD s'élève à 56 milliards de dollars, il en faudrait le double. Jacques Chirac, persuadé qu'il y a trop de protections nationales mais pas assez de régulation internationale, pousse plus loin son paradoxe. Il veut baisser les impôts en France, et créer une sorte d'impôt mondial. «Le sujet n'est plus tabou», répète Chirac. La preuve : même la Banque mondiale s'est ralliée à une telle idée.
Le chef de l'Etat a mis sur les rails une commission, en novembre, chargée de plancher sur la «faisabilité» des taxes internationales. A sa tête, Jean-Pierre Landau, un inspecteur de finances. Autour de lui, hauts fonctionnaires, grands patrons, responsables d'institutions internationales, leaders altermondialistes (1). Landau a aussi fait le tour du petit monde du développement : fondations, FMI, Banque mondiale, ONU, mais aussi un fiscaliste international d'Oxford, Oxfam, etc.
La commission Landau remettra demain à Chirac un rapport intermédiaire. Une sorte d'inventaire sur les taxations : loteries, kérozène, billets des avions, fuel des bateaux, transactions financières, commerce, armes, carbone, Internet... A l'Elysée de piocher ; et à Landau de remettre d'ici à septembre un rapport définitif. «L'i