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Libération

A l'OMC, le dossier agricole reste explosif

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Entre propositions réelles et intox, 28 ministres tentent, à Paris, de relancer des négociations.
publié le 14 mai 2004 à 0h37
(mis à jour le 14 mai 2004 à 0h37)

Quelques bulles d'oxygène suffiront-elles à ranimer des négociations commerciales asphyxiées ? Pas moins de 28 ministres du Commerce de l'OMC sont réunis à Paris jusqu'à ce soir en marge d'un sommet de l'OCDE, le club des 30 pays les plus riches. Mais les prescriptions des médecins appelés au chevet de Doha ­ le cycle de négociations lancé en 2001 mais enlisé depuis le sommet de Cancun en septembre ­ diffèrent. Surtout lorsqu'il s'agit de l'agriculture, qui plonge avec constance les 147 membres de l'OMC au bord de la crise de nerf.

«Grands joueurs». Lundi, pourtant, l'Union européenne a lâché un atout maître : la suppression des subventions aux exportations agricoles. Une carte que les pays du Sud demandent au Nord d'abattre depuis longtemps. Mais que les commissaires européens Pascal Lamy (commerce) et Franz Fichler (agriculture) conditionnent à des concessions réciproques des autres «grands joueurs» de la table des discussions. Ces «assurances» n'ont guère rassuré la France, qui, a illico grimpé aux rideaux. Les deux commissaires auraient «outrepassé leur mandat», dénonçait lundi le ministre français de l'Agriculture Hervé Gaymard...

Sorti hier après-midi de sa réserve, comme le lui demandaient les syndicats agricoles qui vont manifester aujourd'hui devant l'ambassade d'Australie, Jacques Chirac se dit à son tour «réservé» sur l'offre européenne. «Le processus d'élimination progressive des aides à l'exportation ne pourra se poursuivre sérieusement que si tous les pays accept