Un malfaiteur menotté, plaqué sans ménagement par des policiers ou des gendarmes contre un véhicule volé: la photographie revient invariablement dans les publicités de la société Traqueur. Ainsi ce «publireportage» paru dans le magazine Playboy, où l'on apprend que «de nouvelles méthodes (de vol, ndlr), par la ruse et la violence, laissent les victimes dans le désarroi le plus complet». Mais qu'heureusement Traqueur «permet l'intervention en flagrant délit sur les lieux privés et l'arrestation des malfaiteurs».
Joli coup. Fondé sur la détection par radiofréquence, le système Traqueur fut à l'origine conçu pour l'armée des Etats-Unis par le groupe américain Lo Jack International. Un véhicule dérobé muni du dispositif peut ainsi être repéré par des voitures de police ou de gendarmerie équipées de Traqueur et circulant dans les environs. En France, des récepteurs ont été installés par Traqueur sur plus de 1 000 véhicules des forces de l'ordre, dont environ 800 pour la gendarmerie. Un joli coup de marketing. D'abord, parce que le marché de l'équipement des voitures de patrouille pourrait se révéler, à terme, fort juteux. Mais surtout parce que cette collaboration constitue un fabuleux argument de vente en direction des clients privés. Un peu trop, d'ailleurs, aux yeux de plusieurs concurrents de Traqueur. Lesquels «appellent toutes les différentes brigades, les stups, le banditisme et autres, pour leur expliquer que leur système est le meilleur», selon un fonctionnaire du ministè