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Libération
Interview

«Faire coller le droit à la réalité»

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publié le 17 mai 2004 à 0h39

Vous avez demandé au gouvernement la fin du monopole de l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE). Pourquoi ?

Le monopole de l'Anpe n'est qu'une fiction. Nous collectons aujourd'hui environ 40 % des offres d'emploi du secteur marchand. Quand elles cherchent un collaborateur, les entreprises utilisent les petites annonces, les candidatures spontanées, les cabinets de recrutement, ou font fonctionner les réseaux personnels. Pourtant, le code du travail les oblige à déposer toutes leurs offres à l'Anpe. Il me semble donc important de faire coller le droit à la réalité. Par ailleurs, nous souhaitons nous ouvrir à d'autres marchés, comme le conseil aux collectivités locales pour la mise en oeuvre du RMI-RMA (revenu minimum d'activité). Nous espérons aussi pouvoir faire facturer notre participation aux cellules de reclassement ou aux reconversions industrielles. L'an passé, sept agents de l'Anpe ont été détachés à plein temps pour travailler sur le plan social d'Air Lib. Tout cela gratuitement, alors que les entreprises paient ce service quand il est assuré par des cabinets privés. Nous pensons également à facturer certains de nos produits, comme notre méthode d'évaluation par habiletés (1).

Comment préparez-vous les agents à cette transformation ?

L'Anpe doit mettre en oeuvre la politique publique de l'emploi, mais nous sommes dans un contexte concurrentiel. Nous avons donc un devoir d'efficacité. Nos agents se sont mis au marketing et démarchent les entreprises pour recueillir les of