New York de notre correspondant
«En 2000, un journaliste télévision de la BBC nous a contactés parce qu'il disposait d'informations [...] concernant le cas d'un enfant de 12 ans travaillant dans une usine de Phnom Penh. Nous avons aussitôt décidé de lancer une enquête.» Cela pourrait être l'extrait d'un rapport réalisé par une des nombreuses ONG à travers le monde qui luttent contre le travail des enfants dans les pays en développement. Mais cette semaine, c'est de San Francisco, du quartier général de Gap, qu'est venue la surprise.
Pour la première fois de son histoire, le géant de la confection a publié un document intitulé «Rapport de responsabilité sociale». En 44 pages, Gap y dresse un portrait peu complaisant des conditions de travail dans ses 3000 usines en Amérique latine, en Asie ou en Afrique. «Très peu d'entreprises respectent continuellement les normes qui sont les nôtres. Et nous sommes sans cesse obligés de discuter avec les dirigeants de ces usines», résume le texte.
«Punitions». Passant en revue tous ses fournisseurs, Gap reconnaît ainsi que, dans 10 % à 25 % de ses usines en Chine et à Taiwan, les employés sont victimes d'«agressions verbales ou de pressions psychologiques coercitives». Le rapport évoque des «punitions corporelles», ainsi que des violations des codes d'hygiène et de sécurité et du code du travail. En conclusion, la compagnie affirme qu'elle a décidé d'annuler les contrats qui la liaient à 136 de ses usines qui n'ont pas montré la volonté d'amél