Menu
Libération

Le libéralisme pointe à l'ANPE

Article réservé aux abonnés
L'Agence nationale pour l'emploi devrait perdre d'ici l'automne son monopole légal pour le placement des chômeurs. Les agences d'intérim sont déjà prêtes.
publié le 17 mai 2004 à 0h39

Pas de chance, ce matin-là, les bornes Internet de l'agence ont planté. Impossible de consulter les offres du site anpe.fr. Mais le jeune directeur de l'agence de Lille-Bluets, Gaël Lermusieaux, s'en excuse. L'agence vient d'emménager dans de nouveaux locaux, pile dans la ligne de la nouvelle philosophie de l'agence : améliorer le service «clients» et se préparer à la fin du monopole légal de placement des chômeurs qui devrait intervenir avant la fin de l'automne. Au rez-de-chaussée, au milieu des sièges vert pétard, les demandeurs d'emploi patientent en consultant les journaux ou en regardant les classeurs d'annonces. Les entretiens se font au premier, avec les conseillers, dans des boxes qui assurent la confidentialité. «Il n'y a plus de files d'attente dans le hall, plus de bruit, explique Gaël Lermusieaux. Et on peut prendre plus de temps pour recevoir les gens.» Une cabine téléphonique, gratuite, permet d'appeler les employeurs ou la plate-forme téléphonique. Ça, c'est l'autre fierté des agents lillois. Au 3e étage, dans une pièce à la moquette épaisse, jusqu'à dix personnes reçoivent les coups de fil adressés aux quinze agences du bassin de Lille. Il y a tout juste un an, le centre d'appel est créé, avec une idée : améliorer le service rendu aux chômeurs et aux entreprises de la région. «Autrefois, quand les gens appelaient dans les agences, on ne pouvait pas toujours accéder à leurs dossiers, leur donner le détail des annonces qu'ils avaient vues, explique la responsa