Avignon envoyé spécial
La jeune fille porte le verre de vin à son nez. Respire lentement, les yeux fermés. «Un vin du nord des côtes du Rhône, bien fruité, poivré.» Pour le servir, elle verrait bien «une poularde de Mâtines, avec du thym et des frites belges». Hanne Van Schelstraete a 19 ans. Elle étudie dans une école hôtelière de Bruges (Belgique). Mardi, elle a gagné la finale du «challenge international du meilleur élève sommelier». Un concours auquel participaient six finalistes, tous étrangers. Organisé par l'interprofession des côtes-du-rhône, il fait partie des multiples initiatives lancées par la région pour soutenir ses exportations en ces temps de crise viticole.
Supermarché. Les candidats devaient déguster à l'aveugle, corriger des erreurs sur une carte, carafer une bouteille, servir... En versant le vin dans les verres, un jeune Néerlandais tente la conversation avec les consommateurs virtuels : «Ponchour. Je fous zouaite la pienfenue pour cette técheuner.» Le jury de sommeliers peine à garder son sérieux.
«Ces jeunes gens deviendront sommeliers, cavistes ou vendeurs dans les rayons vins de supermarchés, explique Emmanuel Drion, délégué général d'Inter Rhône. Leurs professeurs et eux deviendront des relais.» Les côtes-du-rhône exportent 30 % de leur production. Mais comptent passer à 40 % en six ans. «En France, souligne Emmanuel Drion, nous en sommes réduits à nous piquer les parts de marché entre nous. Il faut disperser l'offre et se positionner très tôt dans des