Hier matin, place de la Madeleine, à Paris, les autobus rouges à touristes avaient de la concurrence : une cinquantaine de camions bleus EDF-GDF (et quelques cars de CRS) ralentissaient la circulation autour de l'église, dans le VIIIe arrondissement. Sur les marches du parvis, des agents en combinaison blanche arboraient, façon intermittents du spectacle sur le tapis rouge cannois, de grandes lettres noires : «Service 100 % public» côté face, «Stop à la privatisation» côté pile. Alors que les sirènes des camions parvenaient même à recouvrir la voix de Jean Ferrat dans la sono, des agents distribuaient des tracts aux passants, plutôt rigolards, des élus communistes affichaient leur écharpe tricolore et les touristes japonais prenaient des photos.
Hier, à Paris comme en régions, des électriciens et gaziers en grève à l'appel de cinq syndicats ont organisé des coupures de courant et opérations «coups de poing» pour s'opposer au projet de loi sur le changement de statut juridique d'EDF et de GDF (Libération d'hier).
La mobilisation a débuté en Gironde avec des coupures de courant sur plus de 75 % des éclairages publics du département pendant trois heures dans la nuit de mardi à mercredi : la rocade de Bordeaux, le pont d'Aquitaine et plusieurs routes du département ont été plongés dans le noir. A Bordeaux justement, un millier d'agents d'EDF et GDF se sont rassemblés dans le centre-ville avant de se rendre à la Foire internationale. A Paris, dans le quartier de la Défense, des man