Ernest-Antoine Seillière éditeur ? C'est aujourd'hui un scénario plausible. Hier, en effet, le groupe Lagardère a retenu Wendel Investissement, le holding familial du président du Medef, pour entamer des négociations exclusives en vue du rachat des 60 % d'Editis, l'ex-pôle édition de Vivendi Universal. Le groupe familial, vieux de trois cents ans, apparaît donc le mieux placé pour la reprise d'éditeurs tels que Le Robert, Bordas, Nathan, Julliard, Laffont, Plon, Fleuve Noir ou Belfond... Ce qui ne va pas sans susciter la surprise, voire l'inquiétude, dans le secteur de l'édition.
Parmi les atouts de Wendel, selon Lagardère, figurent «le prix, la rapidité de mise en oeuvre, la qualité du projet industriel pour Editis, et la solidité financière de l'acquéreur». Autre avantage que Lagardère se garde de mentionner : nouveau venu dans l'édition, Wendel deviendrait un concurrent moins menaçant que d'autres candidats au rachat, comme Gallimard ou Média-Participations. Le montant proposé par Wendel se situerait aux alentours de 660 millions d'euros.
Dans les prochains jours, Lagardère vérifiera «que seront bien réunies toutes les conditions d'un projet d'accord qui devra être ensuite soumis à l'avis des comités d'entreprise concernés, ainsi qu'aux autorités de concurrence compétentes». Si un accord n'est pas trouvé avant le 25 mai à minuit, la porte sera de nouveau ouverte aux autres candidats au rachat : Gallimard, Média-Participations (édition et presse), Eurazeo (holding du groupe