A Mostar, on les voit déambuler, d'un pas hésitant, le long des ruines du conflit ou du chantier du Stari Most, le Vieux-Pont ottoman détruit par une pluie d'obus, il y a dix ans, dans les combats qui ont ravagé la ville. Eux, ce sont des pionniers, ces touristes qui viennent quelques heures en Bosnie avant de s'en retourner dans la Croatie voisine, où ils passent leurs vacances. Fin juillet, les travaux de restauration du nouveau Vieux-Pont, financés par la communauté internationale, seront achevés. L'occasion, avec la résurrection de l'un des joyaux de l'architecture des Balkans, de lancer une campagne de promotion du tourisme en Bosnie-Herzégovine.
Ces derniers jours, le haut représentant de la communauté internationale en Bosnie, le «proconsul» britannique Paddy Ashdown, et le ministre des Affaires étrangères de Bosnie, Mladen Ivanic, ont prêché la bonne parole dans plusieurs capitales européennes. «La Bosnie a le potentiel pour devenir la prochaine destination montante sur le marché touristique européen», ont-ils répété mercredi à Paris. Mais, huit ans seulement après la fin de la guerre, il sera sans doute difficile de changer l'image d'un pays dont le monde a découvert l'existence au moment où il se couvrait de charniers.
«Authenticité». Chacun des deux hommes a ses motivations. Pour Paddy Ashdown, «le tourisme est l'un des quatre secteurs économiques avec l'agriculture, l'exploitation des forêts et la production d'électricité qui peuvent créer des emplois en Bosnie